Un peu en retard mais totalement vrai.
En tant que supporter de foot, j’en entends tous les jours,
en particulier une bien corsée juste avant le match retour contre l’Ukraine. Le
fameux combo : j’y connais rien mais je vais critiquer - ces bandes de
footeux- t’as vu combien ils sont payés- non mais ils sont nuls-ils iront
jamais au Brésil ! Bref un ensemble de lieux communs insupportables. Parce
que tout le monde conchie les footballeurs mais finalement tout le monde veut
en parler quand même.
Donc clairement, depuis le match aller contre l’Ukraine,
quand on m’en parle au travail, par des mecs qui n’y connaissent rien mais qui
suivent le « mouvement » général, ça me fait royalement chier et j’ai
juste envie de les envoyer bouler rapidement. Bon là je leur ai dit : «
Ah ouais ben moi je vais au stade ce soir ! ». Du coup, ils hésitent
un peu sur la suite à donner et comme ils n’y connaissent rien, ils lâchent l’affaire.
Je suis donc allé au stade mardi pour voir France Ukraine,
retour des barrages pour la Coupe du Monde 2014 au Brésil, 2 buts à remontés au
Stade de France. Arrivée un peu en aquaplanning, je me gare sur la BAU de l’autoroute
(ouais bah comme tout le monde) et je débarque dans le stade.
Deux points : il caille sacrément et le stade est
plein. J’ai souvent critiqué le public du Stade de France. Public versatile,
capable de siffler certains de ces joueurs, capable de faire la OLA à 0 – 0,
qui n’a qu’une seule chanson pas terrible « Allez les bleus ». On
parle d’un public de footix, n’y connaissant rien au foot. On ajoute à cela
équipe nationale, origine des joueurs, politique, image, analyses sportifs et
on a donc un sacré merdier assez détestable.
Donc j’ai souvent critiqué le public du stade de France mais
je sais aussi que si ça chauffe un peu le stade de France peut résonner
sacrément fort, souvenir d’une finale PSG OM au stade de France avec une
ambiance de folie. Et les premières secondes sont révélatrices : le stade
est bouillant. Les encouragements fusent et on sent qu’il y a une vraie
cohésion.
Et direct on sent que les joueurs sont au diapason :
énergie, envie, détermination. En 3
secondes on sent venir le truc et que ça va bien tourner. Et c’est là la magie
du sport que rien ne pourra égaler. Rien n’est écrit par avance, on ne sait pas
comment ça va tourner. Et d’un coup d’un seul, on sent comment cela va se
passer. Et ce moment là, cette sensation, c’est celle là qu’on veut ressentir.
Peu importe l’enjeu.
Et quand il s’agit d’une équipe nationale et bien, mine de rien il y a comme un
truc en plus, un fond d’âme supplémentaire.
Après coup on voit que le match a bien tourné. Que l’énergie
des premières secondes a poussé l’équipe, a permis de remonter l’écart et de
gagner dans une ambiance survoltée. Alors oui on pouvait faire la Ola, là on
pouvait gueuler Allez les bleus en s’en foutant, là on a pu chanter à pleins
poumons plusieurs marseillaises dont une toute dernière lancée par les joueurs
eux-mêmes.
Le tout dans un stade plein 20 minutes après le coup de sifflet final. Il est
pas beau le symbole.
Quoi qu’il en soit, au-delà de l’ambiance particulière de ce
match, on a aussi pu comparer avec l’ambiance du même stade pour un match de
Rugby : France Afrique du Sud. Gros match quand même, stade plein là aussi
mais alors pas d’ambiance. Pas d’ambiance du tout. Quelques allez les bleus
aussi pourris qu’au foot. Et même pire, une ola avant le début du match et une autre alors que la France perdait de 10 points. J'étais dépressif.
Bon si je vous dis qu’en plus il caillait encore plus sacrément que le mardi et
que le match était … un match de bourrins jouant au sol. En plus de cela, je
dirai à tous les défenseurs de la vidéo dans le foot de s'intéresser de près à ce match qui
a été interrompu 4 fois plusieurs longues minutes pour savoir si la passe était
10 cm en avant ou si le mec avait mis le bout du petit orteil en touche.
Alors certes c’est plus précis mais est ce qu’on y gagne vraiment ? Est-ce
que cela vaut plusieurs minutes de ralentis? Est ce que le petit bout d’orteil
en touche a plus de sens que la superbe action dont il n’en est que l’infime final.
Je n'en suis pas certain.
Mais surtout, plus jamais qu’on vienne me parler de l’ambiance
détestable du foot et des valeurs du rugby. Plus jamais.