lundi 22 mars 2010

OM OL Analyse sémantico-footballistique

Hier soir le vrai Olympique a gagné. Une victoire précieuse dans un championnat très serré. Sur le contenu, les débats ont été assez équilibrés.
Lyon s'est appuyé sur un gros bloc équipe et a frappé 2 fois les poteaux. L'OM a marqué deux buts dont un qui est dévié et a globalement dominé la deuxième mi-temps.
La victoire reste globalement méritée mais Lyon avec de la réussite pouvait faire un nul voire gagner. Bref un match très serré.

Au-delà du contenu du match, je voudrai analyser l'analyse (sorte de mise en abime) du pépère Aulas, président de l'OL après la défaite de son club.
Par cet exercice, je vais essayer d'expliquer pourquoi cette communication est déplorable et n'aide pas à faire aimer l'OL quand bien même cette équipe joue bien.
Attention je juge en supporter marseillais et je revendique mon impartialité.

Jean-Michel Aulas (président de Lyon) : «Ce n’est pas un bon résultat, mais on sait que lorsque l’on vient à Marseille, c’est toujours compliqué.

Bon début pourtant. Analyse du résultat et de la déception induite. Ensuite le terme compliqué est un peu ambigu. On peut penser qu'il dit "compliqué" pour expliquer que l'OM est un bon adversaire chez qui il est difficile de jouer.
Mais si on gratte un peu on peut sous-entendre qu'à Marseille c'est compliqué à cause de l'ambiance qui règle et qui peut perturber les joueurs ou bien même les arbitres.
Néanmoins laissons lui le bénéfice du doute.

Je pense qu’au niveau de la qualité de jeu, l’équipe a livré un bon match qui aurait pu tourner très nettement en notre faveur en première période.

Lyon a eu quelques occasions (notamment un tir de Pjanic) et a touché le poteau. Le "très nettement" est déplacé au vu du match.

Par la suite, Marseille a mis plus de puissance, dans ses contacts, en particulier.

Encore une fois sur le fond il n'a pas tord (plus de puissance) mais il ajoute toujours le détail qui irrite. Il parle de puissance dans les "contacts en particulier", sous entendant une irrégularité au niveau de ceux-ci.
On peut y voir un discrédit de l'arbitre qui n'a pas vu ces contacts (un carton jaune de chaque côté) et du jeu marseillais uniquement basé sur le physique.

Nous avons été mis en danger. L’OM a eu la réussite car sur le premier but, le tir de Kaboré est dévié et le ballon a lobé Hugo (Lloris).

Toujours pareil, l'analyse de fond est bien mais il en rajoute en expliquant que le pauvre Kaboré s'il marque c'est parce qu'il a de la chance. Il oublie aussi de dire qu'Hugo il a touché le ballon et qu'il aurait pu la sortir (sans pour autant dire qu'il a fait une faute de main).

Ce résultat arrive au mauvais moment. Il faut le prendre en compte dans une série de dix matches qui arrivaient. Il n’en reste plus que neuf. Marseille a pris, sur le plan du Championnat, un petit avantage sur nous.

Là rien à dire sur le fond. Il essaye de minimiser en expliquant qu'il reste encore 9 matchs et qu'il ne faut pas abandonner car il y a une série à faire, même si Marseille a un avantage comptable.

Je ne suis pas très inquiet par rapport au résultat final.

Bizarrement il se contredit dans la phrase d'après. D'abord il reconnaît un avantage mais ensuite il se dit tranquille.

Il faudra convenir que Marseille a été un peu dépassé par Lyon sur la qualité du jeu.

Sur le fond, le match était vraiment équilibré et Lyon a perdu. Donc c'est juste faux de dire cela. De plus la tournure "Il faudra convenir" est assez insupportable. Là clairement il nous oblige à être d'accord avec lui. C'est pas seulement son avis. On est obligé (le verbe falloir) de reconnaître (le verbe convenir) les faits.
Donc non seulement il dit quelque chose de faux mais il exhorte à reconnaître qu'il a raison. J'avoue que j'ai vraiment du mal.

Il y aura d’autres confrontations directes avec nous par la suite d’ici à la fin du Championnat

Pour finir son discours il essaye de noyer le poisson ni plus ni moins. Il parle de confrontations directes d'ici la fin du championnat. Mais pas avec l'OM. On peut penser qu'il parle des autres clubs qui jouent le titre. Effectivement, Lyon va rencontrer Lille, Bordeaux et Auxerre. Pour lui on ne parle même plus de l'OM.

et nous pouvons aussi nous consoler avec d’autres objectifs».

Et là queue de poisson finale. Il nous sort le coup des autres objectifs. Bref il nous explique qu'il n'est pas inquiet, que l'OM est dépassé, que Lyon a d'autres confrontations et qu'il peut les gagner mais que bon si tout se passe pas bien comme prévu il lui reste d'autres objectifs (le pluriel ne s'applique pas car il ne reste à Lyon que la Ligue des Champions).
Bon ce qui est drôle c'est le terme "consoler". Car son lot de consolation n'est rien d'autre que le titre le plus difficile à obtenir en club. C'est limite s'il ajoute pas à un "Nous" à la fin. Histoire de bien montrer qu'ils jouent encore en Ligue des Champions alors que l'OM est éliminé.
Bref non seulement il se contredit ("je ne suis pas inquiet" / "consoler") mais en plus il nous refait un coup de chambrage.

Bien entendu, je relis tout cela avec mon oeil de supporter, agacé par la mauvaise fois et le dénigrement de son discours. Mais je me dis que chaque supporter dont le club rencontre l'OL doit penser la même chose de son discours.
Et au final, l'image globale qui se dégage de Lyon est vraiment négative.

Allez en bonus je vous mets juste l'analyse d'un joueur de Lille (Stéphane Dumont) qui a perdu contre Bordeaux et se retrouve désormais dans la même position que Lyon. Juste pour comparer.

Ce résultat est une déception, d’autant que nous avions bien entamé les débats avec cette ouverture du score d’Eden Hazard. Ensuite, on peut regretter d’avoir encaissé ce but juste avant la mi-temps sur coup de pied arrêté. Nous étions repartis de l’avant en deuxième période, malheureusement, on prend ce pénalty et cette expulsion qui nous tuent la fin de la rencontre. Jusque-là, on avait fait jeu égal avec les Bordelais. Même si on avait le match de Liverpool dans les jambes, nous sommes passés au-delà et nous n’avions pas à rougir du résultat nul. Au final, on repart de Bordeaux avec une défaite. Les coups du sort font tourner un match, cette fois-ci, c’était en notre défaveur. L’état d’esprit y était, c’est aussi ce qu’il faut retenir. Désormais, le mot d’ordre est de bien récupérer pour attaquer dans des conditions adéquates le sprint final afin de décrocher une place en coupe d’Europe l’an prochain. Contre Montpellier, il n’y a que les trois points qui compteront. »

Rien à redire. Ca sent quand même plus la classe.

mardi 16 mars 2010

mercredi 10 mars 2010

J'aime pas rien, j'suis parisien.



En voilà un beau t-shirt qui plairait à Tintich et à tant d'autres. En attendant on a profité de Paris et des ses douceurs.

Je suis une légende urbaine.
Non je déconne. Par contre je joue à l'Urban, en plein milieu de la forêt de MiewDown. Loin d'être des légendes, on s'éclate entre potes à pousser et taper la gonfle une fois par semaine. Ca fait juste du bien.
Ensuite pour moi ce fut direction le 17ème et une nouvelle adresse : Le Café Brunel dans la rue du même nom. Au menu une brasserie pas trop mal (tartare poêlé et autres douceurs), une bière désaltérante et surtout un super concert-boeuf-je-fais-ce-que-je-veux-avec-mes-potes. En effet on était jeudi et le jeudi des duos de musiciens-chanteurs viennent exprimer leur talent. Au menu blues et autres chansons parfois françaises avec pas mal de talent, de l'impro, de la proximité et quelques fous rires. Vraiment très bonne ambiance. Ca s'est fini en déconnade car le guitariste était garé en double file devant le resto et qu'il gênait pour sortir. Il est parti pour se garer mieux. Clap de fin.

French Clan-clan.
Au menu cette fois-ci : théâtre. La classe comme enchaînement. Direction le Palace, rue du Faubourg-Montmartre pour le "Clan des divorcées". Au départ je m'attendais à une pièce de théâtre assez classique (3 femmes divorcées de 3 milieux sociaux différents qui se rencontrent) et puis j'ai vu arriver Maxime (le comique) déguisé en femme.
Pour le coup j'ai passé outre mes préjugés sur le gars (pas toujours très drôle à mon goût) et je me suis laissé embarqué. Et il faut avouer que la pièce est vraiment très drôle. On y retrouve tous les classiques du théâtre avec des répliques cinglantes, situations drôles et jeux de scène mais aussi beaucoup de digressions beaucoup moins habituelles au théâtre et très proches du one-man-show : fous rires sur scène, dialogue avec le public, scènes de délires, intercalage de sujet sur l'actualité (Domenech forcément). Et on se prend sacrément au jeu. Au final on a passé un super moment avec beaucoup de rires.

A Paris 17ème c'est un arrondissement.
Pour parodier les supporters parisiens qui avaient tiré cette banderole "A Paris 14ème c'est un arrondissement" faisant référence au classement de leur équipe. Comme quoi ils peuvent être chti drôles. Donc samedi après un brunch maison c'était balade dans le 17ème avec le livre des énigmes.
Démarrage place de l'Etoile, puis balade sympa au départ avec l'avenue des ternes et l'hôtel Concorde Lafayette (600 euros la chambre en single svp). Puis ensuite c'est devenu beaucoup moins intéressant. Passage au dessus du périph' puis balade le long pas très accueillante (?). Retour place du Maréchal Juin, puis avenue Niel. On s'arrête chez KusmiTea une boutique toute petite au fond d'une cour intérieure pour acheter un peu de thé russe. Au passage la boutique est toute ancienne et on peut voir les ateliers derrières, ateliers utilisés depuis le départ de la famille Kousmichoff de la Russie en 1917. Ca vaut le détour.

Carnavalet de Paris.
Dimanche on a enchaîné sur les douceurs. Brunch mais cette fois-ci au pPain qQuotidien, rue Montorgueil. Café, croissant, oeuf, yaourt, granola, charcuterie, pains, pâtes à tartiner, bref que du bonheur. Afin de digérer on s'est dirigés (mouarf) vers le musée Carnavalet qui présente l'histoire de Paris. Entrée gratuite : on sait recevoir à Paris.
Au programme révision sur l'histoire parisienne avec les fouilles de 1991 lors de la construction de Bercy et qui mirent en valeur l'existence de civilisation dès 7000 av JC (Convenant). Puis l'histoire de Paris depuis le Moyen-Age, vue sur les ponts, sur Notre-Dame, la Bastille avec des maquettes et des supers tableaux qui présentent Paris en 1730. Montmartre est une colline avec un moulin, des champs la séparent du centre de Paris au loin. Les Champs-Elysées sont eux aussi vides et les arbres sont bien le seul point commun avec aujourd'hui. C'est vraiment impressionnant à voir. Une grande partie est orientée autour de Louis XVI et puis de la Révolution avec beaucoup de tableaux et d'objets. Bref le cadre est vraiment sympa, à deux pas de la place des Vosges, le musée est très beau et mérite un détour.

eCrêpe -e "Nutella" -e "jambon" -e "fromage" -e "oeuf" pate_cuite > ventre

Bref on s'est régalés et on s'est bien marrés grâce au Turkménistan. C'est fort non? D'après Wikipedia voici les décrets de l'ancien président :

"En tant que président à vie du Turkménistan, Nyýazow a promulgué de nombreux décrets, comme :

* l'interdiction pour les présentateurs de télévision d'être maquillés, Nyýazow ayant du mal à distinguer les présentateurs des présentatrices ;
* l'interdiction des ballets et de l'opéra, qu'il décrivait comme superflus ;

* l'interdiction de fumer en public que Nyýazow instaura en 1997 lorsqu'il dut arrêter de fumer après une intervention chirurgicale majeure au cœur ;
* l'interdiction du playback lors de l'interprétation de chansons ;
* l'interdiction pour les jeunes hommes de porter la barbe ou d'avoir les cheveux longs (effective depuis 2001) ;

* l'interdiction pour les jeunes gens d'avoir des dents ou des couronnes en or, et la recommandation associée de ronger plutôt des os, pour préserver leurs dents ;
* l'interdiction en août 2005 de la musique enregistrée à la télévision, dans les lieux publics et lors des mariages, afin de protéger la « vraie culture », et notamment les traditions de musique et de chanson du peuple turkmène ;
* la fermeture de la quasi-totalité des bibliothèques publiques et d'un grand nombre d'hôpitaux en dehors de la capitale."


Il a aussi une statue en or qui tourne avec le soleil. Comme quoi c'est fun le Turkménistan !

PSG 0 - OM 3, en direct du Parc des Princes

Ou le récit d'un premier classico français pour ma part, le seul vrai match de la semaine.

A la base je dois quand même remercier un supporter parisien Zamzam, qui en tant qu'abonné, a accès à la billeterie pour certaines places et qui du coup en fait profiter les copains, même marseillais.
On s'est donc retrouvés à trois, Zamzam, Guillou et moi pour aller voir PSG - OM. J'avais loupé l'épisode l'an dernier car j'étais au ski et j'avais suivi le match depuis le Vieux Chêne, aux Gets, célèbre pour ses brasérades. Mais là n'est pas le sujet.
On était donc tous les trois présents à la retombée du ballon, porte d'Auteuil vers 17h15.

Alors que dans Paris tout semble paisible, dans le quartier autour du Parc des Princes, une drôle d'ambiance règne. Même si les supporters marseillais ne sont pas montés à Paris, l'énorme dispositif policier est bien présent lui.
Les supporters parisiens sont eux présents et commencent à se regrouper tous ensemble, par petits groupes. 4h avant le match !!!

Tous les trois on décide d'une petite ballade dans le 16ème avant de rejoindre le stade. Petite ballade c'est vite dit. Découverte des villas du 16ème, sorte de quartiers résidentiels implantés au mileu des immeubles et fermés par des grilles de bout en bout.
Des maisons individuelles, de la verdure, du calme absolu et le tout en plein milieu de Paris. Mais je n'ose imaginer le prix. Par contre j'ose m'imaginer faire un énorme barbecue dans mon petit jardin de ma maison du 16ème arrondissement. Le mélange absolu entre mes racines et mon présent.
Trèves de rêveries, nous voilà repartis toujours dans le 16ème, rue de La Fontaine, un peu décevante au départ mais qui livre enfin ses secrets avec les travaux de Guimart dans un style très Gaudi barcelonais.
Après cette ballade paisible, nous nous approchons tout près du stade.

En même temps c'est facile à reconnaître c'est blindé de flics et de CRS en mode carapace. On quitte Zamzam qui rejoint la tribune Auteuil et nous celle de Paris sous une pluie fine.
De notre côté aucun incident. Zamzam nous appelle pour nous dire que les flics ont stoppé l'entrée d'Auteuil. On apprendra après que cela résulte des incidents entre Auteuil et Boulogne.

Avec Guillou on est supporters mais pas téméraires. Du coup on ferme notre gueule et on regarde les gens s'installer autour de nous. Clairement l'ambiance ne sera pas bon enfant. C'est tendu partout. Dans les kops qui s'insultent entre eux, dans les rangées de supporters qui s'insultent entre eux.
On est donc là en spectateur neutre. On sourit discrètement sur les buts de l'OM avec une jubilation intérieure.

Parce que sur le terrain y'a pas vraiment photo. Alors certes Paris n'a pas trop mal joué en 1ère mi-temps et qu'on a été ultra-réalistes (comme tout supporter de l'OM je dis on quand je parle de l'équipe). Par contre en 2ème mi-temps, on domine largement le match conclué par un score sans appel 3 - 0.
Pour un premier classico, battre Paris au parc 3 - 0 ca c'est un peu de la balle. Un peu comme le concert des Guns, je pourrai dire à mes enfants. J'y étais merde !

Côté ambiance pour y revenir, on a comme un arrière goût pas très propre dans la bouche. Tout d'abord la qualité de résonnance du Parc des princes n'est pas usurpée et quand Boulogne chante c'est fort. Le début du match était pas mal. Heinze ancien parisien s'est fait huer comme jamais. Les joueurs doivent être forts dans leur tête pour affronter ça.
Mais la guerre entre les deux tribunes plombe l'ambiance car il n'y a pas d'effervescence. Les tribunes ne se répondent pas, s'insultent à coup de chants et finalement tout fini par retomber comme une mayonnaise qui tourne.
Mi-temps c'est encore calme. Deuxième mi-temps et 2ème but de l'OM. Là aussi un peu de déception pour nous. Déjà le but est célébré dans un silence de mort. Pas un mec pour crier, pas une clameur. C'est très spécial. Au fond de nous un cri résonne bien mais on a peur de l'externaliser.
A partir de là tout se barre en couille. Plus aucune ambiance dans le stade, comme une sorte de minute de silence pas bien respectée. Les kops ne pensent plus qu'à s'insulter.
D'ailleurs j'ai été choqué par les mots du leader de Boulogne au mégaphone "Moi je m'en fous du match et de ces chèvres. On a des chèvres et on le sait. Par contre on a un mec qui est sur le carreau à cause d'Auteuil. On peut pas rester comme çà.". Ca se termine dans le brouhaha et les insultes envers Auteuil mais si c'est pas de l'incitation à la violence ça.
Clairement le porte parole de Boulogne il peut dire ce qu'il veut dans la presse ou quoi. Moi j'ai entendu tout ça il n'est plus crédible à mes yeux pour un sou.

Donc plus de ferveur dans le stade, le match passe au second plan et même au troisème après le but de Cheyrou. Les supporters de Boulogne veulent rentrer sur la pelouse. 15 stadiers/crs par supporter les arrêtent. Puis arrivée de la grande artillerie avec au moins 100 Crs devant la tribune. Impressionant.
Notre seule plaisir avec Guillou est d'insulter les joueur parisiens, profitant de la mouvance de la tribune à critiquer ouvertement les joueurs de leur équipe. On s'en donne à coeur joie.

Au final tout se termine en eau de boudin. Le match tout le monde s'en fout ou presque dans le stade. A la sortie c'est la guerre. Les CRS bloquent les deux groupes de supporters sur plusieurs rues autour du stade. Impossible de rejoindre ZamZam. On prend le métro pour rentrer à la voiture.
Seuls enfin, à l'abri, on peut enfin hurler notre joie. Putain 3 - 0 !