mardi 21 août 2007

Malajube - Si seulement tu m'avais dit oh oui !!!!!


Ne tergiversons pas et autant le dire tout de suite, l’album de Malajube « Trompe l’œil » est très certainement pour moi le meilleur album que j’ai écouté depuis Blow de Ghinzu. Et rien que cela c’est déjà énorme à écrire. Alors à écouter…

Pour situer
Malajube est un groupe canadien et plus précisément québécois. Ca a juste son importance quand on doit savoir que Malajube chante en français. Mais là première grosse surprise on sent l’influence anglo-saxone sur leur style. Comment cela me direz-vous ?

Et bien pour Malajube chante en français comme les meilleurs groupes chantent en anglais. Bien entendu les paroles sont importantes et l’écriture tient une place essentielle dans la réussite de l’album. Mais surtout le groupe s’offre le luxe de la transgression totale que s’interdisent beaucoup de (tous les) chanteurs en français, c’est-à-dire que Malajube joue avec le chant, la chanson, les paroles et la sacro-sainte « langue française ».

Parfois on ne comprend rien, parfois un mot jaillit, parfois c’est très clair, parfois c’est de la bouillie. Et j’adore ce recul par rapport au texte, par rapport à la « noble » langue française normalement insacrifiable. C’est pas parce que c’est bien écrit qu’on ne peut pas s’amuser, tordre, travailler, construire, améliorer et au final rendre plus beau. Car on ajoute une couche de profondeur à cet axe musical. Et c’est vraiment fort.
D’une manière plus général c’est d’ailleurs ce que j’apprécie particulièrement dans la musique et Radiohead ou Ghinzu en sont des exemples criant. Je l’avais déjà écrit d’ailleurs sur l’ancien blog. J’adore la recherche dans la musique, la complexité dans le son ou la mélodie, le décalage. Tout ce qui, pris à part, pourrait paraître « faux » ou au moins « inhabituel » mais qui rend l’ensemble cohérent, simple, lisible et finalement absolument magnifique. Et c’est exactement ce que représente pour moi la musique de Radiohead, Ghinzu ou Malajube.

Voilà pour une belle introduction en ce qui concerne le groupe. Pour la musique, c’est clairement du rock, un peu pop avec des ruptures, des changements de rythmes, des instruments dont on ne sait pas s’ils sont à corde ou à vent. Bref un vrai univers musical sacrément rythmé et un album vraiment réussi.

L’introduction « Jus de canneberge » nous amène tout de suite vers la première grosse réussite de l’album « Montreal -4O° » dont l’introduction parfaite et rythmée enchaîne sur un morceau enlevé dont on ne comprend que très peu de parole d’ailleurs. Le premier riff de guitare, un peu saturé, laisse la place aux chants. Le rythme change, les voix s’amusent, la guitare reprend et on se laisse guider. Et après 3 écoutes, on fredonne, on chante, on bouge et on adore. Avec le final tout en valse, sans parole ou presque, juste pour nous emmener au bout.

Pâte filo et le crabe reprennent les mêmes recettes. Musique entraînante, paroles décalées, chants lyriques, rythme effréné et cassures. La dernière minute de « Le crabe » est succulente. Plus calme, les paroles deviennent audibles, la mélodie reste sage. Puis badaboum ca reprend. Grosse remontée, la batterie et ces chants incroyables. Ca part dans tous les sens. Gros feu d’artifice.

Avant la Monogamie, clairement le chef d’œuvre de cet album. Un début tout doux à la guitare, un peu de batterie, des paroles incroyables et puis on lâche tout. Les voix montent en intensité et dans les tons, l’orgue arrive. Puis ça s’accélère encore, les paroles, le rythme, le son. On commence à ne plus rien comprendre et c’est vraiment bon je trouve. On se prend à dodeliner un peu trop beaucoup de la tête. Clac coupure et on reprend cahin caha sur un faux rythme avec quelques paroles que l’on fredonne. Et on repart à fond.

Avant la toute fin, petit moment calme, petit couplet aux paroles géniales, petite montée. On chuchotte puis on chante puis on crie puis on bouge dans tous les sens. Et tu danses danses danses toute la nuit…

Mon plat favori est une petite douceur de bonne humeur, de rythme endiablé, de mélodie dérangée et de paroles peu aseptisées. A consommer sans modération.

Après la Russe, sans grand intérêt je trouve, arrive la grosse claque « Fille à plumes ». Quelques secondes d’une note tenue, qui monte un peu avant le grand lâché. Gros son de guitare-basse-batterie, très rythmé, saccadé qui annonce un gros gros morceau. Un truc à faire retourner une salle en concert. C’est pas du rock, c’est pas de l’électro, c’est mieux !

Suit alors « Casse-cou » dont rien que les paroles sont absolument géniales « Oh Jesus Christ encore plus fort encore plus fort ». La chanson enchaîne 15 rythmes et autres coupures. Et c’est vraiment bon.


Etienne d’août est la chanson calme de l’album. Plus posée, moins enlevée, on y retrouve tout le travail sur les voix, les instruments et les mélodies. Le morceau qui en ressort, bien qu’étant plus calme, porte très nettement la touche Malajube. L’album se termine d’ailleurs globalement en douceur, sur des mélodies très belles.

L’ensemble est clairement cohérent. Le travail sur les paroles, le son, le chant, les mélodies, la rythmique est vraiment impressionnant et le groupe sort un sacré album. Je suis fan du style, de l’ambiance, de la couleur. Le rythme m’emballe, le décalage par rapport au fait de chanter en français est un délice. Séance de rattrapage en live le 15 octobre à Paris.


Pour finir je termine en vous montrant la photo prise par JD, accessible ici d'ailleurs : http://www.jdguyot.com/photos/ . La photo est tout simplement superbe. La qualité, le moment, la prise de vue, les sentiments qu'elle dégage. On entendrait presque la musique...

5 commentaires:

Anonyme a dit…

"Et après 3 écoutes, on fredonne, on chante, on bouge et on adore. "
Tu nous ferais pas une petite démonstration sur YouTube?! ;-)

Mathieu a dit…

non non.

j'aurai l'air bien trop ridicule...

Mathieu a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

malajube, c'est trop bien d'abord !

Mathieu a dit…

oui :)

merci de cet apport autant sur le plan qualitatif que quantitatif